samedi 24 février 2007

Juste bravo

Une chef d'entreprise handicapée : et alors ?!



Marie Decker se déplace en fauteuil roulant depuis l’âge de ses 20 ans suite à une polyarthrite survenue à l’âge de 10 ans. Un handicap qui ne l’a pas empêché de faire des études, de se marier, d’être l’heureuse maman de quatre filles et… de créer avec Myriam Lefort-Brunet, la société Technical Design et la marque Noévi.
l n’en fallait pas plus pour que je m’intéresse d’un peu plus près à cette dynamique lorraine de 38 ans, "expatriée" dans le Vaucluse, près de Marseille (merci Cath pour le contact).


Comment vous est venue l'idée de créer votre propre entreprise ?

e suis créative/trice de nature. L'idée de l'entreprise est née d'une idée de produit : des housses amovibles et accessoires pour fauteuils roulants. Quand j'ai eu cette idée, j'ai tout de suite eu envie d'en faire un projet en me disant que si j'avais besoin de ces produits, il était probable que d'autres personnes en avaient besoin aussi. Puis quelques jours plus tard, j'ai rencontré Myriam Lefort-Brunet qui est ingénieure textile/habillement. Nous avons immédiatement décidé de créer notre boîte pour développer ces produits.
Avez-vous rencontré des difficultés de part votre statut de personne handicapée ?
Les difficultés liées au handicap ont été d'ordre logistique : j'avais le permis mais pas de voiture, je me déplace en fauteuil électrique et Myriam ne pouvait pas le porter. Ce manque de mobilité a beaucoup ralenti le projet. Au delà de cet aspect, nos premiers interlocuteurs (ANPE) nous ont de suite dirigées vers un accompagnement spécialisé pour les créateurs handicapés. Ce n'était absolument pas adapté pour notre projet, réducteur voire dangereux : il me voyait plus derrière une machine à coudre à réaliser quelques produits dans l'année alors que notre projet relève de l'innovation !
Pensez-vous que ce statut a joué en votre faveur ?
Mon statut de personne handicapée crédibilise les produits donc le projet, le milieu du handicap peut parfois être sectaire et ça peut-être très mal vu de "se faire de l'argent sur le dos des personnes handicapées".

De quels soutiens avez-vous bénéficié ?

Nous avons reçu le soutien de l'Agefiph pour ma mobilité. Mais surtout de l'Anvar et du Ministère de la recherche pour le développement des produits puisque nous sommes lauréates 2005 du concours CETI (concours national d'aide à la création entreprises à technologies innovantes).
Se lancer dans une création d'entreprise, cela peut-il être une solution lorsqu'on ne trouve pas un emploi ?
Bien sûr ! Myriam avait mis sa carrière en stand by pour élever ses enfants et moi je n'avais jamais été salariée (mon expérience pro je l'ai acquise dans le milieu associatif). Créer l'entreprise était pour nous deux le plus court chemin vers l'emploi.

Quels conseils aimeriez-vous donner à des candidats handicapés prêts pour l'aventure ?Foncez ! C'est une expérience passionnante et très enrichissante. Mon horizon a pris une envergure que je ne soupçonnais pas. Mais faites attention de ne pas laisser "les autres" vous enfermer dans des chemins tout tracés. Vous seuls savez ce dont vous êtes capables ! Attention aussi au côté épuisant de l'aventure : il faut savoir mesurer ce que ça implique en stress et manque de sommeil. Enfin, un dernier conseil, ne partez pas seuls si possible. Souvent avec Myriam, nous avons une pensée pour ceux qui portent leur projet tout seul : c'est vraiment difficile de ne pas partager les soucis bien sûr, mais aussi les joies et les réussites. En même temps, porter un projet à plusieurs, c'est aussi difficile quelquefois : il faut apprendre à gérer les intérêts des uns et des autres.

Pour en savoir plus sur le parcours de Marie, cliquez ici. Infatiguable, elle anime aussi le blog des femmes qui handizent long que je vais d’ailleurs m’empresser de glisser dans ma rubrique Coups de cœur.

d'a utres articles a lisre sur mon site : http://perso.orange.fr/tchatamputation/

1 commentaire:

Cleanettte a dit…

tu vois que c'était interressant ;-)